Face à la crise sanitaire qui touche la planète, de nombreuses actions solidaires se sont mises en place à travers le monde. Les acteurs du marché de la reconversion de container se sont également mobilisés pour aider à leur niveau les sociétés et personnes touchées directement ou indirectement au Covid-19. Voici un petit tour du monde des différentes utilisations du container maritime pour faire face à la pandémie.
1- À Toulouse en France
Dès le début du confinement, le réseau Netbox a réfléchi à un moyen de venir en aide à la France et aux français avec les moyens dont il dispose. Avec le soutien de son partenaire PROGECO de la filiale de CMA CGM, le réseau a mis à disposition, des containers frigorifiques et isothermes pour les associations caritatives afin d’assurer l’aide alimentaire. Que ce soit la Croix-Rouge française, les Restos du Coeur, le Secours Populaire ou encore les Banques Alimentaires, les associations croulent sous les dons des français souhaitant eux aussi venir en aide aux plus démunis. Les containers frigorifiques sont l’une des solutions pour pallier à cette situation et conserver plus longtemps les denrées périssables. Ainsi, une société membre du réseau Netbox, Coffignal a mis à disposition des containers frigorifiques auprès de la Banque Alimentaire de Toulouse et sa région permettant ainsi de sauver des centaines de repas pour les plus démunis.
2- À Harrisville dans l’Utah aux Etats-Unis
Une entreprise a commencé la construction de deux douzaines d’unités containers destinées pour les patients du Covid-19. Ne sachant pas coudre de masques, la société a préféré apporter son soutien en faisant ce qu’elle sait faire de mieux: souder et assembler. Il faudra 7 containers en tout pour construire une unité mobile. 5 de ces containers constitueront une aile pour les patients et un poste d’infirmerie séparé. Les deux autres containers abriteront quant à eux les équipements nécessaires pour l’électricité, l’eau et les égouts. « Nous voulions mettre en place une unité mobile de triage, ou une aile pour les maladies infectieuses, qui serait située à l’extérieur d’un hôpital, afin que les personnes les plus infectieuses, ou les plus souffrantes, puissent être accueillies ici », explique le directeur de la société. La société souhaite pour commencer fournir une trentaine d’unités, ce qui représente environ 200 containers qui seront convertis pour aider à combattre le Covid-19. Pour en savoir plus sur le projet, consultez l’article source.
3- À Turin en Italie
Un collectif s’est récemment crée pour obtenir un financement d’UniCredit afin de développer le premier prototype d’unité de soins intensifs dans un container maritime. L’idée est née d’un groupe d’architectes se demandant comment mettre à profil leurs compétences au service de cette urgence sanitaire. Partant du constat qu’il y avait un manque cruel d’unités de soins intensifs dans le monde pour faire face à cette pandémie, deux solutions étaient envisageables. La première étant de créer un hôpital de campagne comme il a été fait dans plusieurs pays. Cependant cette solution n’était pas forcément optimale dans le sens où en raison d’une trop grande concentration d’air contaminé, le personnel hospitalier était plus facilement infecté par le virus. La deuxième solution consistait à construire des hôpitaux pré-fabriqués qui seront équipés de systèmes complets de ventilation mécanique et de pression négative nécessaire au confinement biologique. Cette solution n’était cependant pas faisable en quelques semaines et mettrait des mois à être finalisée. Ils ont finalement pensé à une troisième solution: Cura (Connected Units for Respiratory Ailments). L’idée était de regrouper toutes les caractéristiques d’une unité de soins intensifs avec des extracteurs pour créer une pression d’air négative dans un container maritime 20 pieds. Ainsi il pourra être transporté n’importe où facilement et déployé en quelques heures seulement. Après l’accord de financement obtenu, le premier prototype a été lancé en fabrication à Turin et sera déployé dans un hôpital de Milan, l’un des épicentres de la pandémie. Par la suite, ces containers transformés pourront être installés partout dans le monde afin de sauver des milliers de vie. Pour en savoir plus sur le projet, consultez l’article source.
4- Dans le comté de Gwinnett en Géorgie aux Etats-Unis
Alors que le coronavirus continue de se propager, les hôpitaux du pays manquent de place. Une entreprise du comté de Gwinnett a trouvé un moyen de transformer des containers maritimes d’occasion en chambres d’hôpital. Le PDG de MBarko Structures, Antony Kountouris, est habitué à construire rapidement des maisons modulaires et des entreprises. Aujourd’hui, il utilise ces mêmes compétences pour fabriquer des chambres de patients. Dès les besoins ressentis, le patron de la société a établi un contrat avec la GEMA (Georgia Emergency Management Agency), loué un entrepôt à Lawrenceville et engagé 80 entrepreneurs, le tout en moins de deux semaines. Le temps est crucial. Ils travaillent 17 heures par jour, 7 jours par semaine. En moins d’une semaine, ils peuvent construire une unité avec 4 chambres de patients, y compris les salles de bain, reliées par un couloir. Les premières chambres d’hôpital ont déjà été envoyées à l’hôpital Phoebe Putney d’Albany.
5- À Sudbury au Canada
Il y a quelques semaines, Tom Fortin de Fortin Discovery Lab de NORCAT et la de la fondation Fortin, a décidé de mettre au point la POSIStation permettant aux personnels médicales de tester des personnes au COVID19 en toute sécurité. Construite dans un container d’expédition, cette unité de test autonome comporte un système de pression positive dans lequel l’air circule toujours du côté médical vers le côté patient. « Il y a une pièce chauffée de 8×12 à l’intérieur qui est pressurisée », a expliqué Tom Fortin. « Donc, là où se trouve le personnel médical, ils sont tous sous pression positive. Cela protège le personnel médical de toute chance que le virus pénètre dans la zone médicale. Nous utilisons un flux d’air positif pour permettre au médecin de faire un prélèvement sur le patient à la fenêtre d’évaluation ». Le personnel médical dépose ensuite ce prélèvement dans un tuyau de descente, où il est recueilli dans une unité scellée et emmené à un laboratoire à la fin de la journée. Pour en savoir plus sur le projet, consultez les articles ici et ici.
6- Aux Philippines
Après avoir pris conscience de la gravité de la situation et de la saturation des hôpitaux suite à la propagation du virus, Mac Evangelista, fondateur d’une société de transformation de containers, a décidé d’apporter son aide pour sauver des vies. Suite à la publication sur Facebook d’un appel à l’aide d’architectes spécialisés dans les structures médicales, la société a pu entreprendre son projet d’hôpitaux mobiles. Appelés « RaD », ces hôpitaux seront construits à partir de containers maritimes qui serviront d’unités de soins intensifs pour les patients en phase « critique » de la maladie. Chaque groupe sera composé de 6 conteneurs d’expédition de 20 pieds qui seront convertis en 6 chambres d’isolement ou de soins intensifs. Le RaD envisage un fonctionnement du site 24h/24 afin que le projet puisse être achevé en 10 jours, car le temps est un facteur essentiel dans cette pandémie. Une fois la pandémie terminée, les unités peuvent être expédiées dans les barangays et transformées en cliniques, salles d’opération, salles d’accouchement et même en laboratoires. Pour en savoir plus sur le projet, consultez l’article source.
7- Au Texas aux Etats-Unis
S’adaptant rapidement à l’évolution de la situation, la société XCaliber Container du Texas du Nord est en train de créer des modules d’évaluation médicale qui pourraient contribuer à accroître la disponibilité des tests de dépistage du coronavirus et à éviter que davantage de personnes ne soient hospitalisées. Les unités comportent deux salles d’examen autonomes avec des systèmes de chauffage et de refroidissement séparés pour chaque salle. Il y a des prises électriques, une prise pour générateur, des lignes téléphoniques, un câble CAT 5 pour internet et bien d’autres choses encore. Ces unités d’évaluation peuvent être utilisées dans les hôpitaux, les cliniques médicales et les services d’urgence mais également dans les parkings ou dans la rue, près de l’entrée d’un bâtiment. Au cours des deux dernières semaines, XCaliber a fabriqué sept unités – cinq pour les centrales électriques et deux pour les hôpitaux. L’entreprise peut fabriquer jusqu’à dix modules médicaux par jour. Pour en savoir plus, consultez l’article source.
8- Ohio aux Etats-Unis
Cette fois-ci, une société a décidé d’utiliser les containers maritimes non pas pour créer une unité médicale mais pour décontaminer le matériel et EPI du personnel hospitalier. « Nous étudions le système de décontamination des soins intensifs que nous avons développé pour pouvoir décontaminer les EPI des travailleurs de la santé en première ligne », explique Will Richter, chercheur à Battelle. Pour rappel Battelle est une organisation mondiale de recherche et de développement qui se consacre à la science et à la technologie. Le système de décontamination des soins intensifs est le premier du genre, capable de nettoyer jusqu’à 80 000 pièces d’EPI (équipement de protection individuelle) à la fois. Le système Battelle a été conçu de manière modulaire à partir de containers afin de pouvoir être facilement expédié et mis à l’échelle – plus il y a d’unités dans une zone, plus il sera possible de nettoyer rapidement des quantités massives d’EPI et de les renvoyer là où ils sont nécessaires. Malheureusement, la FDA a autorisé les machines de Battelle à stériliser seulement 10.000 masques chirurgicaux par jour – loin de leur capacité – et seulement à leur siège de Columbus. Pour en savoir plus, consultez l’article source.