Tran est propriétaire de salons de coiffure à Toronto (Canada) depuis plus de dix ans. Il a récemment décidé d’acheter un conteneur maritime de 15 m² et, au cours des dernières semaines, il a lancé Tong Mein sur le parking derrière son salon Album Hair.
Niché derrière un salon de Riverside, ce container maritime vert vif sert des bols de vermicelles de patate douce et des soupes de nouilles au bœuf en sachets. « Tong Mein », qui se traduit simplement en cantonais par « soupes de nouilles », est exactement ce que sert le propriétaire Dat Tran.
Personne dans le quartier ne connaît encore l’existence de Tong Mein, mais Tran affirme que le bouche à oreille fera son travail. L’objectif est de préparer le bouillon le plus sain possible. Pour l’instant, le menu se compose de quatre soupes de nouilles sans gluten ni noix. Il n’y a ni conservateurs, ni produits laitiers, ni même traces de l’additif toujours incompris qu’est le MSG (glutamate monosodique : « réhausseur de saveur » non considéré comme additif à proprement parler mais accusé de causer des états de dépendance aux aliments industriels).
« Notre mode de vie a changé par rapport à ce qu’il était dans la génération de nos parents », explique Tran, dont les origines sont à la fois chinoises et vietnamiennes. En tant qu’ancien végétarien, Tran se souvient que ses expériences au restaurant étaient systématiquement décevantes. Pour ceux qui privilégient sans complexe le goût à la valeur nutritive (ou du moins un juste milieu entre les deux), il y a une certaine méfiance aux menus qui se veulent sain. Toronto a eu sa part de restaurants qui ont jeté un os aux végétariens avec des options « saines » qui, finalement, ont un goût d’eau chaude salée.
Le processus de fabrication du bouillon de bœuf comprend le rôtissage de la viande, qui est exempté d’antibiotiques et d’hormones, et l’ajout de légumes. Pour ce qui est de la cuisson du bœuf et du poulet qui garnissent les bols, tout est fait sous-vide. Pour le bouillon de fruits de mer, des ingrédients comme la tête de homard, l’ananas et le poivre noir donnent à la soupe de nouilles toute sa saveur. Le bol végétalien quant à lui utilise un bouillon qui fait mijoter ensemble des légumes comme les champignons, les daikons, le céleri et les poireaux.
Sous forme de bol, plus de 10 autres légumes sont ajoutés par-dessus. Outre les ingrédients typiques comme le tofu et le chou pak-choï, on trouve aussi du chou frisé – moins courant dans la cuisine asiatique, mais un avantage de l’agriculture canadienne.
C’est dans le but d’exposer la culture culinaire asiatique tout en proposant des solutions saines de restauration, que Tran a ouvert ce restaurant container. Une idée louable et qui devrait ravir les résidents végétariens ainsi que ceux qui souhaitent manger mieux à Toronto.